Dernière minute  
Je suis Charlie,Bataclan, Nice
prayforfrance1.jpg
   

BROCANTE / VIDE GRENIER

Voir la section Photos.

Contactez le webmaster si vous êtes intéressé.


MES COUPS DE COEUR
CHARLIE HEBDO CLOWN Disques d'occasion FILM FOOTBALL MUSIQUE SITES SPECTACLE THEATRE TOURISME

Webmaster - Infos
Ecrire à frédéric  Webmaster
Ajouter aux favoris  Vous avez peut-être envie de recommander ce site à un ami
Recommander ce site à un ami  Recommander

Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne


news.gifNouvelles


Un Munich pédagogique - par frédéric le 10/06/2008 @ 09:15

Un Munich pédagogique, par Antoine Prost
Le Monde – 28/05/2008

Une catastrophe est en marche, plus grave que les nouveaux programmes de l'école primaire ou les suppressions de postes qu'on dénonce dans la presse ou dans la rue. Il sera facile, en effet, de revenir sur ces mesures.

La suppression de deux heures de classe dans l'enseignement primaire et la semaine de quatre jours risquent au contraire d'être irréversibles. Et personne ne dit rien ou presque. Le forfait s'accomplit dans l'indifférence générale. Munich s'était accompagné d'un "lâche soulagement". Ce lâche consentement, lui aussi, annonce une débâcle.

Les comparaisons internationales nous montrent en mauvaise position et 10 % à 15 % des élèves qui entrent en 6e sont incapables de suivre. Et qu'est-ce qu'on fait ? On réduit la durée de l'enseignement ! A qui fera-t-on croire qu'il est possible d'apprendre mieux et plus en travaillant moins ? Même le ministre n'a pas osé dire du bien de cette mesure que lui a imposée - dit-on - un président qui n'a décidément pas besoin de réfléchir pour décider.

M. Darcos s'est borné à dire que nous restions "bien au-dessus de la moyenne des pays qui obtiennent les meilleures performances". Mais s'ils réussissent, c'est parce qu'ils répartissent les heures de classe dans toute la semaine. Vingt-quatre heures sur six jours sont beaucoup plus efficaces que sur quatre : tout le monde le sait. Du professeur Debré au docteur Hubert Montagner, les médecins ont répété que six heures de classe pour des enfants de moins de 8 ans, c'est trop pour être efficace.

Avec trente-six semaines de quatre jours, l'Ascension, le lundi de Pentecôte, le 1er et le 8 mai, le 11 novembre, cela fera moins de 140 jours de classe par an. Il y en a 210 au Japon, 200 en Italie et au Danemark, 188 en Finlande, 190 en Grande-Bretagne. Et l'on se plaint du niveau des petits Français ? Il n'y a qu'une chose vraiment importante en éducation : c'est le travail des élèves. Sur quel miracle, sur quelle potion magique, M. Darcos compte-t-il pour compenser les amputations qu'il décrète ?

Tout le monde le sait, mais personne ne dit rien. Où sont les défenseurs du niveau, si prompts à dénoncer toute innovation pédagogique ? La vague promesse d'un retour aux bonnes vieilles méthodes les rassure : elles ont fait leurs preuves, disent-ils. Mais à raison de trente heures par semaine, sans compter les heures supplémentaires prodiguées à la veille du certificat d'études. Croient-ils par hasard qu'elles seront aussi efficaces à raison de vingt-quatre heures ?

Avec un cinquième de temps en moins, il leur faudrait un an de plus. Et qu'on ne nous raconte pas qu'on va se concentrer sur les "fondamentaux", alors qu'on ajoute encore des matières. Et les parents d'élèves ? Ce sont les premiers intéressés. Trop contents de disposer du samedi matin, ils se sont bornés à des protestations de principe. Mais on pouvait leur donner cette matinée en prenant celle du mercredi ; un tribunal administratif vient de statuer que c'était compatible avec le catéchisme.

On pouvait aussi généraliser ce qui avait été accepté dans les départements qui avaient adopté la semaine de quatre jours : raccourcir un peu les vacances. Pas du tout : on supprime ces journées supplémentaires. Les princes qui nous gouvernent ne sont pas mesquins... La preuve ? Cette mesure ne rapporte rien au budget ; c'est pur cadeau.

Et les enseignants ? Rendons-leur cette justice : ils n'ont rien demandé. Les institutrices sont les premières inquiètes. Elles qui font travailler les élèves - car la classe n'est pas un cours -, elles mesurent mieux que quiconque l'impossibilité de faire plus avec moins et elles savent qu'on les rendra responsables, demain, des échecs de l'école. Mais comment refuser un cadeau pareil ? Et pourtant, cette mesure compromet, plus que bien d'autres qui provoquent des grèves, l'enseignement de haut niveau et la qualité du service public que les syndicats prétendent défendre.

Le résultat de ces lâchetés et de ces hypocrisies est connu d'avance : le nombre des élèves incapables de suivre en 6e va augmenter. Je dénie à quiconque ne proteste pas aujourd'hui de toutes ses forces contre cette mesure le droit d'ouvrir demain la bouche pour déplorer cet échec majeur.

Ceux qui se prétendent démocrates et défenseurs du service public et ne dénoncent pas aujourd'hui cette entreprise de déconstruction sont des menteurs. Les parents informés des classes moyennes et supérieures sauront compenser, par des recours divers et payants, mais fiscalement avantageux, les insuffisances organisées de l'école publique. Les milieux populaires, eux, feront les frais de cette amputation.

Il ne faut pas se payer de mots. J'attends qu'on m'explique comment des programmes plus copieux contribuent au resserrement sur les fondamentaux, et comment on apprend plus et mieux en travaillant moins.
Antoine Prost est historien de l'éducation.

Lettre à l'Educateur des éducateurs : - par frédéric le 19/03/2008 @ 10:26

Monsieur,
       Identifié, à tort nous l'allons voir tout à l'heure, par vos services comme  « éducateur », votre Lettre aux éducateurs, annoncée à grand renfort de publicité dans les médias, est finalement arrivée dans ma boîte aux lettres. Comme je l'ai lue, poussé par Dieu sait quel diable, j'y réponds.
      Remarquez d'emblée que si, comme vous l'affirmez p. 7, « nous sommes tous des éducateurs», je n'ai plus de métier. Si éduquer est l'affaire de tous en général, je vous cite encore « le père, la mère, le professeur, le juge, le policier, l'éducateur social » (p. 25), elle n'est plus l'affaire de personne en particulier et ne requiert aucune compétence, aucun apprentissage spécifique. Ce pourquoi d'ailleurs vous parlez aux « éducateurs » plutôt qu'aux « professeurs », ce qui revient effectivement à inclure ceux-ci dans une entité plus large aux contours pour le moins flous. Mais pourquoi ne pas y inclure alors aussi les grands-parents, les médecins, les gardiens d'immeuble, les facteurs, que sais-je encore ? Un oubli sans doute.
      Quand je pense aux années d'études et à l'expérience acquise petit à petit en classe, alors qu'on était tous des éducateurs, à tant d'efforts pour parvenir à être ce que j'étais déjà sans le savoir ! Fallait-il être sot ! Et pourtant, vous le reconnaissez vous-même en un éclair de Lapalisse, « éduquer c'est difficile » (p. 7). Et vivre aussi, et travailler, et planter les choux.
      Vous définissez principalement l'éducateur comme celui qui développe « le sens moral » (p. 3) de ceux qu'il éduque. L'éducateur, dites-vous, dispense « une morale » (p. 14), il apprend « à faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal, entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit » (p. 9). Me permettrez-vous de vous signaler ici une grave confusion entre la morale et la justice, entre le bien et le légal, confusion qui a donné l'Inquisition espagnole par exemple. Vous parlez de « sanctions » (p. 9), de « fautes » (p. 10) et de « récompenses » (p. 10 et p. 29). La morale est privée et individuelle, le droit est public et collectif. Le danger n'est-il pas immense de prendre votre morale pour La morale et de l'imposer aux autres qui auraient leur morale ? (....)
     Tout cela ne serait que consternant sous la plume du premier quidam venu, mais de votre part cela a de quoi inquiéter. Vous me faites peur quand vous appelez de vos vœux une « Renaissance intellectuelle, morale et artistique » (p. 17). (....) Vous semblez oublier qui si tant de jeunes " n'arrivent plus à s'exprimer que par l'agressivité, par la brutalité, par la violence"  (p. 18-19), c'est à l'occasion de votre fait (sinon de votre faute), l'injure appelant l'injure. Je n'ai pas souvenir que sur le parvis de la cité des 4000 vous ayez déclamé du Verlaine (évoqué par vous p. 20) ni que vous ayez prétendu les initier « à la littérature » (p. 19), vous qui dites aux éducateurs « vous devez donner l'exemple » (p. 27). C'est que, sans doute, vous ne vous comptez pas parmi les éducateurs. Mais je croyais que nous en étions tous. Il est vrai que vous avez la plume leste avec les « il faut » (p.8). Ce que je ne saisis pas bien non plus c'est la façon dont vous imaginez compatibles l'idée que l'éducation (comme la philosophie) est le bien de tous et l'idée que rien n'est possible sans « le goût de l'effort » et « le long travail de la pensée » (p. 10). Votre Lettre aux éducateurs ne me donne pas franchement l'impression d'être le résultat d'un tel labeur.

     Pitié, laissez la philosophie où elle est car quand elle est entre vos mains on ne la reconnaît plus. Etes-vous sûr d'avoir fait assez d'effort pour être en mesure de parler honnêtement de  « notre philosophie » (p. 15) ? Lorsque vous évoquez « cette tradition française de la pensée claire » (p. 15), vous ne semblez pas réaliser qu'il s'agit d'un cliché qui trahit une solide ignorance. C'est comme si je parlais de la tradition anglaise de la science rigoureuse. Parler comme vous le faites de « ce penchant si français pour la raison universelle » (p. 15), c'est au mieux une erreur (qui réduit la France au cliché du cartésianisme et ignore, entre autres, Leibniz, Kant et Hegel qui ne sont pas français), au pire une illusion nationaliste aux relents colonialistes. Bref, pas convaincu que vous ayez souvent ouvert le coffre où se trouve « le trésor de l'instruction » (p. 9). (....)   Depuis que vous avez créé un ministère qui assimile l'immigration à un danger pour l'identité, c'est un devoir de dénoncer cette rengaine nationaliste. Pour vous « métissage » veut dire juxtaposition, et non dépassement, des identités. Et de votre promotion toute rhétorique du « métissage » à l'affirmation compulsive de l'excellence de l'identité française, il n'y a qu'un pas.
      Comme vous n'en êtes plus à un cliché près, vous rabattez les oreilles des enfants avec la rengaine moralisatrice : vous n'avez pas que des droits, vous avez aussi des devoirs (p. 10). Et les devoirs de la société envers les enfants, les remplit-elle ? Par exemple, l'égal droit à l'éducation, ce devoir de la société, est-il rempli dans une école sans mixité sociale ? En supprimant la carte scolaire (p.12), la société assumera-t-elle mieux son devoir ? Vous menacez les parents : « il est normal que la société vous demande des comptes » (p.27), mais prenez garde que cela ne se retourne contre vous. Etes-vous bien sûr de veiller convenablement sur vos enfants, qui n'ont pourtant manqué de rien ?
      Encore un point : Vous daignez enfin (p. 27) vous adresser aux professeurs en invoquant une « revalorisation du métier », alors que vous avez commencé par le dévaloriser en niant que ce soit un métier à part en l'assimilant au rôle vague d'éducateur. Vous dénoncez « le carcan des statuts » alors que c'est la dernière chose qui reste au métier d'enseignant, les statuts en question correspondant pour l'essentiel à des concours nationaux et donc à une compétence. Vous annoncez une réduction du nombre professeurs (p. 30) tout en promettant « de meilleures conditions de travail » (p. 28) sans nous dire comment vous comptez réussir ce prodige. Tout en reconnaissant que le pouvoir d'achat des professeurs a baissé (p. 27), vous ne leur promettez pas une revalorisation des salaires mais une condamnation à travailler plus pour gagner plus (p. 28), selon un slogan qui fini par lasser. (...)      Le seul point où je vois chez vous de la cohérence, c'est dans la représentation économique que vous vous faites de l'éducation. Pour vous, l'enjeu essentiel est de « relever le défi de l'économie de la connaissance et de la révolution de l'information » (p. 7). Le vocabulaire est invariablement mercantile : trésor, récompense, efficacité. Vous voulez réconcilier l'école avec « le monde de l'entreprise » (p. 21) en l'adaptant « aux attentes de la société » (p. 24). Vous soumettez l'éducation à un « objectif économique » (p. 30), qui doit nous conduire, comme par miracle, à « une nouvelle Renaissance » (p. 31). Pour le coup, cela n'est guère nouveau. Ce serait même plutôt un franc recul : l'école gratuite et obligatoire n'a-t-elle pas eu pour but d'assurer le divorce entre le monde de l'école et le monde de l'économie, arrachant les enfants pauvres aux usines et aux champs ?

(...)      C'est bien connu : le monde du travail et l'espace littéraire et philosophique sont une seule et même chose. Plus sérieusement, quand on s'intéresse tant soit peu à l'école, on est fatigué de voir régulièrement surgir des grands discours à la fois creux et nocifs (hier Claude Allègre et Luc Ferry, aujourd'hui vous), qui ne s'occupent jamais d'une chose essentielle : l'école primaire, où une partie essentielle de l'avenir scolaire se joue, aussi bien dans le sens de la réussite que de l'échec. Moins de parlote et plus de concret, s'il vous plaît : pas de classe du CP au CM2 à plus de 15 élèves et mixité sociale obligatoire. Ce serait déjà une vraie révolution autrement plus efficace que votre théorie de l'efficacité. Pour finir, rions un peu. Vous dites : haro sur la démagogie (p. 9). Mais prôner les leçons de biologie (la reproduction sexuée ?) sur la plage (p. 21-22), ce n'est pas de la démagogie ? Votre « Lettre de mon moulin aux éducateurs », c'est beau comme du Daudet : on dirait « le Président aux champs ».
Certain que vous apprécierez cette occasion de mettre en pratique vos beaux préceptes et notamment celui-ci : « respecter le point de vue qui n'est pas le sien » (p. 11), je suis ravi de vous offrir par la présente une source « d'enrichissement personnel » (p. 11). Chose qui ne serait pas un luxe, votre éducation, à vous lire, ne semblant pas spécialement réussie.

A l'avenir, avisez-vous de ne pas expliquer aux autres un métier auquel vous ne connaissez manifestement rien : nous occupons-nous de vous expliquer comment dire n'importe quoi à la télévision en ayant l'air de dire l'évidence ? Non, nous vous laissons cette spécialité à laquelle nous reconnaissons volontiers ne rien comprendre.

 Lundi 01 Octobre 2007 - 16:04
Guillaume Pigeard de Gurbert


Précédent [ 1 2 3 4 5 ] Suivant

^ Haut ^

  Site créé avec GuppY v4.5.18 © 2004-2005 - Licence Libre CeCILL

Page chargée en 0.07 seconde